Italie

Aperçu de l'Observateur des droits sociaux

Score 8

Aperçu de l'Observateur des droits sociaux

L'Italie a progressé dans l'adoption des énergies renouvelables et la numérisation, contribuant ainsi à une économie plus durableLe NSG, dirigé par le Arci. Cependant, le pays reste est confrontée à d'importants défis sociaux, notamment l'inégalité persistante entre les hommes et les femmes, les taux élevés de mortalité infantile et de mortalité infantile. la jeunesse le chômage, et l'augmentation de la précarité de l'emploi. Les disparités économiques s'accentuent, avec une augmentation des les nombre de Les migrants et les minorités continuent d'être victimes d'une marginalisation systémique. Les migrants et les minorités continuent de faire l'objet d'une marginalisation systémique.et ces libertés publiques sont sous pression, avec des inquiétudes concernant le déclin de la liberté de la presse et des principes démocratiques. L'utilisation disproportionnée des décrets-lois (qui sont censés être un moyen d'améliorer la qualité de vie des citoyens) a entraîné une augmentation du nombre d'accidents de la route. mesure exceptionnelle et cela implique un processus décisionnel plus rapide et moins démocratique) rend plus difficile pour les forces d'opposition, en particulier celles issues de la société civile, l'accès à la justice. mesures de contraste proposée par le gouvernement.  En outre, hes pénuries de logements et la pauvreté énergétique sont de plus en plus répandues, contribuant à la pression sociale et économique générale.

Égalité des chances et accès au marché du travail

Score 7

Égalité des chances et accès au marché du travail

Égalité des sexes

L'Italie se classe 79e sur 146 pays dans le rapport 2023 sur l'écart mondial entre les sexes du Forum économique mondial, et son classement en matière de participation des femmes à la vie politique a nettement reculé, passant de 40e en 2022 à 64e en 2023.[1] Le rapport estime qu'il faudra environ 131 ans à l'Italie pour parvenir à l'égalité mondiale des sexes. Le rapport 2023 de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) place l'Italie en dernière position dans la catégorie du travail, avec une note de 65 sur 100, bien en dessous de la moyenne européenne de 74. L'Italie se classe également au dernier rang de l'UE pour l'emploi en équivalent temps plein, avec un taux de 31,3%, ce qui met en évidence des disparités substantielles entre les hommes et les femmes en matière de continuité de l'emploi, de sécurité, d'avancement de carrière et de revenus.[2]    [3] En Italie, l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes persiste dans les secteurs public et privé, de sorte que les pensions moyennes des femmes sont inférieures de 36 % à celles des hommes.[6] L'Italie est le quatrième pays d'Europe en termes d'écart de rémunération, avec un écart de 8,7% dans le secteur privé.[7]

Les femmes représentent environ trois quarts des travailleurs à temps partiel, souvent en raison de leurs responsabilités familiales. Dans le sud de l'Italie, plus de la moitié des femmes ayant des enfants sont inactives professionnellement. Les Italiennes consacrent en moyenne cinq heures par jour aux tâches de soins, contre un peu plus de deux heures pour les hommes, ce qui entraîne d'importants déséquilibres dans le travail non rémunéré.[8]Travail à temps partiel involontaire [9] est également plus fréquente chez les femmes, en particulier chez les jeunes femmes âgées de 15 à 34 ans.

Des salaires inférieurs et des parcours professionnels difficiles contribuent à réduire la qualité de vie, obligeant de nombreuses femmes à renoncer à des soins de santé essentiels, à des interactions sociales et à des activités de loisirs.[11] La santé reproductive des femmes est également peu prise en compte, et le gouvernement, qui autorise l'interruption volontaire de grossesse, est la seule loi de l'État qui permette l'objection de conscience des professionnels de la santé. En effet, les partis gouvernementaux ont proposé de financer les activités des associations anti-avortement au sein des centres de consultation (Consultori) avec les fonds du PNRR. [12]

En Italie, les personnes LGBTQI+ sont confrontées à une discrimination et à une violence constantes, ce qui pousse beaucoup d'entre elles à envisager l'émigration. En 2023, on a dénombré 149 victimes de crimes de haine, dont quatre décès.[13] La carte arc-en-ciel 2024 place l'Italie au 36e rang sur 49 pays européens, soit deux places de moins que l'année précédente.[14] Selon l'Agence des droits fondamentaux de l'UE, 53% des personnes homosexuelles vivant en Italie craignent de se tenir la main en public, et 38% ont été victimes de discrimination. Le nombre d'élèves LGBTQI+ signalant des brimades ou des discriminations à l'école est passé de 43% en 2019 à 68% en 2023.[15] Le NSG met également en avant le rapport 2023 "Du côté d'Antigone", qui comprend des données sur toutes les prisons et sections pour femmes dans le pays, y compris les établissements pour mineurs et les quartiers hébergeant des détenus transgenres dans les prisons pour hommes. Le rapport montre que les femmes incarcérées dans les prisons italiennes représentent une minorité de la population carcérale, mais qu'elles portent le fardeau d'un système pénal conçu pour les besoins et les particularités des hommes.[16]

Inclusion des migrants, des réfugiés, des demandeurs d'asile et des minorités

Le "Decreto Cutro" (décret-loi Cutro), promulgué en mai 2023, renforce les règles d'immigration en Italie en limitant les droits des migrants et en rendant plus difficile l'obtention d'une protection et d'un statut légal, note le NSG. Les principaux changements comprennent la limitation des conversions de permis de travail, l'extension de la détention pour l'expulsion de 120 à 135 jours, et la possibilité pour les demandeurs d'asile d'être détenus à la frontière jusqu'à quatre semaines pendant le traitement de la demande.[17] L'Italie a également pris une mesure importante en convenant avec l'Albanie de créer des centres de détention offshore.[18] Dans le cadre de ce plan, les demandeurs d'asile adultes de sexe masculin seront envoyés dans ces centres pour y être identifiés, traités et rapatriés, tandis que les femmes, les enfants et les personnes vulnérables seront exemptés de transfert. Cette initiative a suscité des critiques pour violation potentielle des droits de l'homme, car elle implique la détention de demandeurs d'asile en dehors de l'UE et sous des juridictions incertaines.[19] En outre, les modifications apportées aux lois italiennes sur l'immigration ont ciblé les ONG qui effectuent des sauvetages en mer. Ces nouvelles réglementations imposent de lourdes amendes et des sanctions administratives, y compris l'immobilisation et la confiscation éventuelle des navires de sauvetage, en cas de non-respect des ordres de recherche et de sauvetage émanant des autorités italiennes.[20] Ces mesures sont considérées comme des efforts visant à restreindre les activités des organisations humanitaires qui aident les migrants en détresse en mer.[21]

En avril 2023, le gouvernement italien a déclaré l'état d'urgence pour faire face au nombre croissant de traversées maritimes. Cette mesure visait à mettre en place des contrôles plus stricts et à accélérer les changements législatifs pour gérer les flux migratoires.[22] La décision de déclarer l'état d'urgence alors que l'Italie accueille moins de réfugiés que la moyenne de l'UE (par rapport à ses habitants) a été critiquée pour son manque de transparence et pour la manipulation politique de l'immigration.[23] Bien que le système d'accueil et d'intégration ait fait ses preuves en matière d'intégration des migrants, le gouvernement italien n'a pas investi dans l'extension de ses capacités. Au contraire, il a laissé le système d'accueil public se détériorer, en promouvant de grandes installations avec des services réduits et en contournant de plus en plus les appels d'offres publics transparents pour les services personnels en raison des récents changements réglementaires et de l'état d'urgence. Le décret-loi d'urgence n° 133 du 5 octobre 2023[25] limite les droits des mineurs, en particulier ceux de plus de 16 ans, qui représentent 70,21 % des mineurs étrangers non accompagnés.[26] et procède à des vérifications invasives de l'âge, sapant ainsi les protections existantes. Les mauvaises pratiques en matière d'accueil et de tutelle exposent les mineurs au risque de se retrouver sans papiers à mesure qu'ils grandissent. Ces changements législatifs en Italie reflètent une tendance européenne plus large vers des contrôles plus stricts de l'immigration. Elles ont fait l'objet de critiques importantes de la part des organisations de défense des droits de l'homme et des organismes internationaux, qui leur reprochent de porter atteinte aux droits des migrants et de ne pas s'attaquer aux causes profondes de l'immigration.[27] Pour remplacer le modèle d'urgence, l'UE et le HCR continuent de plaider en faveur de "voies complémentaires", c'est-à-dire des itinéraires sûrs et réglementés offrant aux réfugiés un droit d'entrée et de séjour légal.[28]

Bonnes pratiques

Les couloirs humanitaires, introduits en Italie en 2017, offrent une voie de migration réglementée en connectant les réfugiés avec les communautés d'accueil pour soutenir leur intégration. Arci, à travers ses "Circoli Rifugio" accueille et soutient les réfugiés arrivant en Italie par des voies sûres pour une durée allant jusqu'à 12 mois. Ce projet est financé par l'Institut bouddhiste italien Soka Gakkai. En 2022, cette initiative a permis de créer au moins 50 places d'accueil destinées aux citoyens afghans.[29] En décembre 2023, Arci a signé un nouveau protocole avec le gouvernement italien pour aider 300 réfugiés de Libye.[30]

Chômage chez les jeunes

Le chômage des jeunes en Italie a légèrement diminué, passant de 23% en 2022 à 20,1% au début de 2024, bien que le taux reste l'un des plus élevés d'Europe.[31] En outre, 43,6% des jeunes travailleurs italiens ont des contrats temporaires, alors que la moyenne de l'UE est de 25,1%. Ces chiffres soulignent les défis permanents auxquels sont confrontés les jeunes Italiens pour obtenir un emploi stable. Le taux élevé de chômage des jeunes en Italie a des conséquences importantes à long terme. De nombreux jeunes risquent de devenir des NEET (personnes sans emploi, éducation ou formation), ce qui a un impact négatif sur leurs perspectives d'emploi et leur potentiel de revenus. En 2022, plus de 20% des Italiens âgés de 15 à 19 ans entraient dans la catégorie des NEET, contre une moyenne européenne de 11%, ce qui souligne le besoin urgent de politiques plus efficaces en matière d'emploi des jeunes.[33]  

Selon le GSN, les facteurs à l'origine des difficultés rencontrées dans l'emploi des jeunes sont notamment l'accent limité mis par le système éducatif sur les compétences techniques et pratiques, la prévalence des stages non rémunérés et l'utilisation généralisée des contrats temporaires. Tous ces facteurs empêchent les jeunes de s'assurer une carrière stable et épanouissante. La Commission européenne a identifié des problèmes structurels dans le système éducatif qui contribuent à l'inadéquation des compétences et au chômage des jeunes, et elle souligne la nécessité de mettre en place des programmes pour combler ces lacunes.[34] De récentes initiatives européennes et nationales visent à stimuler l'emploi des jeunes, comme le programme "Garantie pour la jeunesse" et le "Decreto Giovani" (décret-loi sur la jeunesse) de l'Italie, qui offrent des incitations à l'emploi et des subventions aux entreprises privées qui embauchent des NEET.[35] Le "Decreto coesione" (décret-loi sur la cohésion) de 2024 encourage les contrats à durée indéterminée pour les jeunes travailleurs, et le plan national de redressement et de résilience (NRRP) exige que les entreprises recevant des fonds embauchent au moins un pourcentage minimum de jeunes et de femmes.[36] Toutefois, le respect de ces exigences est faible : de nombreux contrats font appel à des exemptions, et une grande partie des appels d'offres ne comportent pas d'engagement à embaucher des jeunes et des femmes.[37]

[1] Forum économique mondial. Forum - Rapport sur l'écart mondial entre les hommes et les femmes (2023) https://www.weforum.org/reports/global-gender-gap-report-2023/in-full

[2] Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (2024) Italie : https://eige.europa.eu/gender-equality-index/2023/country/IT

[3] Eurostat (2024) Emploi - statistiques annuelles : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Employment_-_annual_statistics#Employment_of_men_and_women_by_age_groups

[4] Istat (2024) Le marché du travail : https://www.istat.it/wp-content/uploads/2024/06/Mercato-del-lavoro-I-trim2024.pdf

[5] Eurostat (2024) Emploi - statistiques annuelles : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Employment_-_annual_statistics#Employment_of_men_and_women_by_age_groups

[6] INPS (2024) Analyse des écarts entre les hommes et les femmes sur le marché du travail et dans le système de sécurité sociale : https://www.inps.it/content/dam/inps-site/it/scorporati/comunicatistampa/2024/02/Allegati/3452_CS_CIV_21febbraio.pdf

[7] Osservatorio Job Pricing (2024) Rapport sur l'écart entre les hommes et les femmes 2023 - https://www.jobpricing.it/project/gender-gap-report/

[8] Save the Children (2024) Balancing : motherhood in Italy in 2024 (Équilibre : la maternité en Italie en 2024) : https://www.savethechildren.it/cosa-facciamo/pubblicazioni/le-equilibriste-la-maternita-italia-nel-2024

[9] Le travail à temps partiel involontaire désigne les emplois dans lesquels les personnes travaillent moins d'heures qu'elles ne le souhaitent ou qu'elles n'en ont besoin, généralement en raison de la conjoncture économique, du manque de postes à temps plein disponibles ou de restrictions imposées par l'employeur.

[10] ISTAT (2024) rapporto Annuale 2024 : https://www.istat.it/it/files/2024/05/Rapporto-Annuale-2024.pdf

[11] Francesca Visentin (2024) Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais moins bien : l'influence de l'écart entre les sexes :  https://27esimaora.corriere.it/24_maggio_18/donne-vivono-piu-lungo-uomini-ma-peggio-influisce-gender-gap-40648e56-147b-11ef-9425-d10466a9659d.shtml

[12] Istat (2024) Audition de l'Institut national des statistiques devant la Commission d'enquête parlementaire sur le féminicide : https://www.istat.it/audizioni/audizione-dellistituto-nazionale-di-statistica-presso-la-commissione-parlamentare-dinchiesta-sul-femminicidio-nonche-su-ogni-forma-di-violenza-di-genere/

[13] Arcigay (2024) Homolesbobitransfobia, l'alarme d'Arcigay : Tous les deux jours une violence, 4 morts dans les douze derniers mois : https://www.arcigay.it/comunicati/omolesbobitransfobia-lallarme-di-arcigay-ogni-due-giorni- una-violenza-4-morti-negli-ultimi-dodici-mesi/

[14] GAY.IT (2024) Rainbow Map 2024, l'Italie tombe à la 36e place sur 49 pays pour l'égalité et la protection des LGBT : https://www.gay.it/rainbow-map-2024-italia-paesi-uguaglianza-e-tutela-delle-persone-lgbt

[15] FRA (2023) Enquête EU LGBTIQ III, L'égalité LGBTIQ à la croisée des chemins : Progrès et défis : https://fra.europa.eu/itci

[16] Antigone (2024) Du côté d'Antigione, premier rapport sur les femmes détenues en Italie : https://www.rapportoantigone.it/primo-rapporto-sulle-donne-detenute-in-italia/

[17] Présidence du Conseil des ministres (2023) DÉCRET-LAW 10 mars 2023, n. 20 : https://www.normattiva.it/uri-res/N2Ls?urn:nir:stato:decreto.legge:2023-03-10;20

[18] https://temi.camera.it/leg19/temi/protocollo-italia-albania-in-materia-migratoria.html

[19] Arci (2023) Table sur l'asile et l'immigration : Appel au Parlement pour qu'il ne ratifie pas le protocole Italie-Albanie : https://www.arci.it/tai-italia-albania/

[20] Décret-loi n° 1/2023, modifié par la loi n° 15 du 24 février 2023. 

[21] Arci (2023) Le sauvetage est un droit et un devoir, pas un crime ! Halte aux attaques contre les ONG et les personnes en déplacement : ﷟HYPERLINK "https://www.arci.it/soccorso-non-e-un-crimine/"https://www.arci.it/soccorso-non-e-un-crimine/

[22] Présidence du Conseil des ministres (2023)  https://www.governo.it/it/articolo/comunicato-stampa-del-consiglio-dei-ministri-n-28/22332

[23] Arci (2023) Migrants, Miraglia (Arci) lance un appel aux journalistes, à l'Odg et à la FNSI : "prenez le parti de la réalité et des données réelles" : ﷟HYPERLINK "https://www.arci.it/appello-giornalisti-dati-reali/"https://www.arci.it/appello-giornalisti-dati-reali/

[24] Openpolis et Actionaid (2024) Centres d'Italie, un échec annoncé : https://migrantidb.s3.eu-central-1.amazonaws.com/rapporti_pdf/centriditalia_un_fallimento_annunciato.pdf

[25] Présidence du Conseil des ministres (2023)  https://www.normattiva.it/uri-res/N2Ls?urn:nir:stato:decreto.legge:2023-10-%2005;133!vig=2023-10-06

[26] Openpolis (2023) La répression du gouvernement contre les mineurs étrangers non accompagnés : ﷟HYPERLINK "https://www.openpolis.it/la-stretta-del-governo-sui-minori-stranieri-non-accompagnati/"https://www.openpolis.it/la-stretta-del-governo-sui-minori-stranieri-non-accompagnati/

[27] Melting Pot Europa (2023) UFM : Un nouveau décret comprime les droits et les garanties https://www.meltingpot.org/2023/10/msna-un-nuovo-decreto-comprime-diritti-e-garanzie/

[28] HCR (2024) Voies complémentaires pour l'admission dans les pays tiers :  https://www.unhcr.org/what-we-do/build-better-futures/long-term-solutions/complementary-pathways

[29] Arci (2022) Corridors humanitaires de l'Afghanistan avec Circoli Rifugio : https://www.arci.it/campagna/corridoi-umanitari-circoli-rifugio/

[30] Arci (2023) Libye : Signature d'un protocole d'accord pour sauver 1 500 personnes : https://www.arci.it/libia-corridoi-umanitari/

[31] ISTAT (2024), Rapport Annuel 2024. La situation du pays : https://www.istat.it/it/archivio/296796.

[32] Openpolis (2023) L'inadéquation des compétences alimente le phénomène NEET :  https://www.openpolis.it/le-competenze-inadeguate-alimentano-il-fenomeno-dei-neet/

[33] Eurostat (2024) Statistiques sur les jeunes qui ne sont ni en emploi ni en éducation ou en formation : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php ? title=Statistics_on_young_people_neither_in_employment_nor_in_education_or_training#The

Taux d'emploi dans l'UE et ses États membres en 2022.

[34] Commission européenne (2022). Moniteur de l'éducation et de la formation 2022 : https://op.europa.eu/webpub/eac/education-and-training-monitor-2022/en/country-reports/italy.html

[35] Art. 27 D.L. n.48/2023, incitations à l'embauche de NEET de moins de 30 ans dans le cadre du programme opérationnel national "Iniziativa Occupazione Giovani".

[36] Journal officiel : DECRET-LAW 31 mai 2021, n. 77 -

https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2021/05/31/21G00087/sg

[37] Openpolis (2024) Les contraintes du PNRR sur l'embauche des femmes et des jeunes sont peu efficaces : https://www.openpolis.it/i-vincoli-pnrr-sullassunzione-di-donne-e-giovani-sono- poco-efficaci/

Conditions de travail équitables

Score 8

Conditions de travail équitables

Salaires adéquats

Entre 2013 et 2023, le revenu brut en Italie a augmenté d'environ 16%, comparé à la moyenne de l'UE27 de 30,8%. Cependant, les salaires réels en Italie ont diminué de 8% entre 1990 et 2023, entraînant une contraction significative du pouvoir d'achat des travailleurs.[1] L'impact a été particulièrement ressenti après la poussée inflationniste de 2022, qui a exacerbé l'écart entre les revenus nominaux et réels ainsi que les inégalités socio-économiques existantes.[2] Les travailleurs de moins de 35 ans ont été touchés de manière disproportionnée, puisqu'ils n'ont travaillé que 175 jours rémunérés par an. Pour les plus de 35 ans, les chiffres étaient de 228 dans le Sud et de 258 dans le Nord et le Centre.[3]

La part de la population active classée dans la catégorie des "travailleurs pauvres" est passée de 9,5% en 2010 à 11,5% en 2022, contre une moyenne européenne de 8,9%. En 2022, 2,7 millions de travailleurs (11,5% de la population active) ne seront pas en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Le risque de pauvreté est nettement plus élevé pour les travailleurs sous contrat temporaire ou à temps partiel : 16,2% des travailleurs temporaires sont menacés, contre 8,5% des travailleurs permanents, tandis que 19,9% des travailleurs à temps partiel sont menacés, contre 9,7% des travailleurs à temps plein.[4] Dans le Sud et les îles, la situation est particulièrement grave, surtout parmi les travailleurs étrangers, dont 34,6% vivent dans la pauvreté absolue. Actuellement, les salaires sont déterminés par des contrats nationaux sectoriels établis par négociation collective. En mars 2024, 36 de ces contrats nationaux étaient en attente de renouvellement, affectant 4,6 millions d'employés avec des salaires inadéquats. Des mesures politiques efficaces pourraient inclure un salaire minimum légal adéquat, qui permettrait de remédier aux inégalités entre les différentes catégories de travailleurs et d'améliorer les performances tant au niveau des entreprises qu'au niveau macroéconomique.[5] Un salaire minimum

La sécurité d'emploi

Le marché du travail italien est toujours caractérisé par des niveaux élevés de précarité, et le NSG recommande des interventions politiques ad hoc pour inverser la flexibilisation des pratiques d'emploi et s'attaquer à ses conséquences socio-économiques.[6] La pandémie de Covid-19 a eu des répercussions inégales selon les secteurs et les groupes sociaux. Des secteurs tels que la technologie et les soins de santé ont fait preuve de résilience et de croissance, tandis que des secteurs tels que le tourisme et le commerce de détail ont eu du mal à se redresser. Le ralentissement économique a intensifié les vulnérabilités préexistantes et a conduit à des pertes d'emploi généralisées et à une précarité accrue. [7] Alors que le taux de chômage en Italie a légèrement diminué et que l'emploi a augmenté depuis 2022, l'augmentation de l'emploi a été significativement marquée par des conditions précaires et instables. La prévalence des contrats à court terme, qui représentaient 16% de l'emploi total en 2023 [8]souligne la fragilité de nombreux emplois en Italie. La sécurité de l'emploi reste également une question cruciale pour les travailleurs temporaires et les travailleurs occasionnels. Les disparités géographiques persistent, et le sud de l'Italie a une part plus importante de contrats temporaires que les régions du nord et du centre. Les activités économiques informelles jouent également un rôle important. Environ 3,8% d'emplois échappent aux contrats formels, ce qui entraîne une réduction de la sécurité de l'emploi et des avantages sociaux et exacerbe la pauvreté et la vulnérabilité.[9]

En réponse, le gouvernement italien a introduit des mesures visant à renforcer la sécurité de l'emploi et à remédier à la fragmentation du marché du travail. Le "Contratto di Espansione" (contrat d'expansion) permet aux entreprises de plus de 50 salariés en cours de restructuration d'offrir des prestations de préretraite, tandis que le "Fondo Nuove Competenze" (Fonds pour les nouvelles compétences), créé en 2020 et refinancé en 2022, aide les entreprises à améliorer ou à requalifier leur main-d'œuvre afin de remédier à l'inadéquation des compétences.[10] L'OCDE indique que 38,5% des travailleurs sont confrontés à une inadéquation verticale - ce qui signifie qu'ils sont soit surqualifiés (20,2%), soit sous-qualifiés (18,2%) - et 37% à une inadéquation horizontale, ce qui signifie que leur emploi ne correspond pas à leur domaine d'études.

[1] ISTAT (2024) Rapport annuel 2024 : https://www.istat.it/it/archivio/296796.

[2] AA.VV. (2023). L'inflazione in Italia. Cause, conseguenze, politiche. Pianta, M. (a cura di), Carocci Editore : https://www.carocci.it/prodotto/linflazione-in-italia-2

[3] Rapporto Svimez (2023), L'economia e la società del Mezzogiorno : http://lnx.svimez.info/svimez/il-rapporto/

[4] ISTAT (2024), Rapport Annuel 2024. La situation du pays : https://www.istat.it/it/archivio/296796.

[5] Eurofound (2024) Italie : profil du pays en matière de salaire minimum - https://www.eurofound.europa.eu/en/topic/minimum-wage/italy.

[6] i Cirillo, V., Fanti, L., Mina, A. et Ricci, A. (2023). Nouvelles technologies numériques et performances des entreprises dans l'économie italienne, Industrie et innovation, 30(1): 159-188: https://www.iris.santannapisa.it/retrieve/de8e525a-35b4-44c6-a9fd92ba780b8dc4/New%20digital%20technologies%20and%20firm%20performance%20in%20the%20Italian%20economy.pdf

[7] Dosi, G., Fanti, L. et Virgillito, M.E. (2020). Unequal Societies in Usual Times, Unjust Societies in Pandemic Ones, Journal of Industrial and Business Economics, 47(3) : 371-389 : https://oa.inapp.gov.it/bitstreams/fc305e3d-3ead-41e8-80e6-7991c1a89f37/download

[8] Données Istat sur les travailleurs âgés de 15 à 64 ans. lien

[9]OIT (2024) Statistiques sur l'économie informelle : ﷟HYPERLINK "https://ilostat.ilo.org/topics/informality/"https://ilostat.ilo.org/topics/informality/  

[10] Ministère du travail et des politiques sociales (2024) Fonds destinés aux entreprises pour la formation continue :

https://www.lavoro.gov.it/temi-e-priorita/orientamento-e-formazione/focus/pagine/fondi-alle-imprese-la-formazione-continua

Inclusion et protection sociales

Score 7

Inclusion et protection sociales

Logement

Au cours de l'année écoulée, l'Italie a été confrontée à une grave crise du logement qui a touché de nombreuses familles et qui est due à plusieurs facteurs. Les investissements dans le logement public (Edilizia Residenziale Pubblica) ont été réduits, la pauvreté croissante fait qu'il est plus difficile pour les gens de se loger, et les loyers ont augmenté en raison d'une pénurie de logements disponibles et de la croissance des locations à court terme. Selon Idealista, l'un des principaux portails immobiliers en Italie, les loyers ont augmenté de 13,8% en 2023 par rapport à 2022, et le loyer mensuel moyen a atteint 12,50 euros par mètre carré.[1] L'augmentation du coût de la vie et la hausse des taux d'intérêt hypothécaires ont rendu l'achat de biens immobiliers plus difficile, ce qui a entraîné une augmentation de la demande de biens locatifs dans un contexte d'offre insuffisante, en particulier dans les grandes villes, et a fait grimper les prix des loyers. En outre, l'utilisation de propriétés pour des locations à court terme, qui fournissent rapidement des rendements plus élevés, a encore réduit la disponibilité de logements résidentiels à long terme.[2] L'appauvrissement général de la population, dû à la précarité de l'emploi, à la stagnation des salaires, au coût élevé de la vie et à la réduction des services sociaux, a intensifié les difficultés économiques et les problèmes de logement. Selon l'ISTAT, l'Institut national italien des statistiques, les dépenses moyennes des ménages pour le logement, qui incluent les coûts des services publics, ont augmenté de 11% en 2022 par rapport à l'année précédente. Elles représentaient 38,5% des dépenses totales des ménages en 2022, contre 37,8% en 2021. Pour gérer ces coûts croissants, les gens ont réduit leurs dépenses. Par exemple, 29,5% des personnes ont réduit leurs dépenses alimentaires en 2022, soit une hausse d'environ 5 points de pourcentage par rapport à 24,4% en 2021, tandis que 33,3% ont réduit leurs dépenses en boissons, soit une hausse de 4 points de pourcentage par rapport à 29,6% en 2021, et 35,6% ont dépensé moins pour les soins personnels, soit une hausse de 4 points de pourcentage par rapport à 31,7%.  

Federcasa fait état d'une pénurie importante de logements publics en Italie, avec environ 650 000 demandes non satisfaites concernant 1,4 million de personnes. Malgré cette forte demande, 7% des logements publics sont inoccupés et beaucoup doivent être rénovés. Le manque de logements pour étudiants est également important : plus de 95 000 étudiants éligibles sont en concurrence pour seulement 40 069 places disponibles.[3] Le recensement ISTAT identifie environ 460 000 personnes en Italie confrontées à de graves problèmes de logement, qui les ont poussées à devenir sans-abri ou à vivre dans des campements informels.[4] La crise du logement s'est aggravée après la pandémie, les ordres d'expulsion et les expulsions effectives ayant augmenté de manière significative en 2022[5] Le budget de l'État pour 2024 ne prévoit pas de nouvelles mesures pour l'aide à la location et le logement public, et la réduction du financement des autorités locales devrait aggraver la situation.

Bonnes pratiques

Le projet de Rome représente une initiative clé en formalisant l'occupation de bâtiments abandonnés à Rome en les transformant en logements légaux et de qualité ainsi qu'en espaces communautaires. Dirigé par le département d'architecture de l'université Roma Tre, cet effort reflète une lutte plus large contre les politiques inadéquates en matière de logement et d'aide sociale, .[6]

Éradication de la pauvreté

Les estimations préliminaires de l'ISTAT indiquent une crise de la pauvreté, avec 5,7 millions de personnes vivant actuellement dans la pauvreté absolue en 2023. La situation s'est détériorée par rapport à 2022, en particulier dans le nord de l'Italie, où le nombre de familles en situation de pauvreté a augmenté de 136 000 en 2023. Les familles comprenant des mineurs restent particulièrement vulnérables, car les coûts élevés ont un impact significatif sur leur niveau de vie. Le nombre de mineurs vivant dans la pauvreté absolue a atteint 1,3 million en 2023, ce qui est conforme aux chiffres de 2022 qui indiquaient que 28,8% des enfants et adolescents de moins de 16 ans étaient menacés de pauvreté ou d'exclusion sociale. Le risque était plus élevé dans le Sud et les Îles (46,6%) que dans le Centre (21,4%) et le Nord (18,3%).[7]

Accès à des soins de santé de qualité

Le groupe de travail national souligne deux préoccupations particulières concernant le système de santé en Italie. La première est l'insuffisance des investissements dans les soins de santé publics, confirmée par le budget 2024-2026. D'autre part, le transfert de nombreux services vers le secteur privé, qui entraîne une augmentation des coûts et, par conséquent, des inégalités dans l'accès aux soins.

Le dernier rapport du Centre de recherche économique appliquée à la santé (Crea) révèle que 1,6 million de personnes en Italie, soit 6,1% des ménages, vivent dans une situation de pauvreté en matière de soins de santé. Ces personnes ont dû renoncer à des soins de santé et à des traitements en raison de contraintes financières, ou sont tombées dans la pauvreté parce qu'elles ont dû payer des soins médicaux nécessaires.[11] L'Italie reste à la traîne de plusieurs pays de l'UE en matière de dépenses de santé. Pour ramener les dépenses de santé à des niveaux adéquats, 15 milliards d'euros supplémentaires seraient nécessaires, même si cela ne suffirait pas à combler l'écart avec la moyenne de l'UE. Pour la période triennale 2024-2026, les dépenses de santé sont de .[13] Parmi les problèmes graves, citons les longs délais d'attente pour les examens médicaux de base, les salles d'urgence bondées et les retards pour les opérations chirurgicales majeures, y compris pour le traitement du cancer. Pour les migrants, l'accès aux soins de santé est encore plus difficile, car les longues attentes pour l'obtention d'un permis de séjour obligent beaucoup d'entre eux à se rendre aux urgences, ce qui entrave leur accès aux soins spécialisés. Les problèmes découlent de la réduction des structures publiques de soins primaires et de la pénurie de médecins hospitaliers.[14]

Le NSG a exprimé ses inquiétudes quant à la mesure d'"Autonomia differenziata" (régionalisme différencié) proposée par le gouvernement, avertissant qu'elle pourrait exacerber les inégalités existantes en matière de soins de santé entre le nord et le sud de l'Italie.[15] La fracture nord-sud entraîne déjà des disparités importantes dans l'accès aux soins de santé, ce qui incite de nombreuses personnes à se faire soigner dans les régions septentrionales. L'octroi d'une plus grande autonomie aux régions les plus performantes en matière de soins de santé pourrait creuser davantage ces inégalités dans le cadre du système actuel de responsabilité partagée entre l'État et les régions.

[1] La Stampa (2023) Loyers 2023 : augmentation record de 13,8% d'une année sur l'autre : https://finanza.lastampa.it/News/2023/12/29/affitti-2023-aumento-record-del-13-8percento-rispetto-allanno-precedente/NzFfMjAyMy0xMi0yOV9UTEI#:~:text=Lavoro-,Affitti%202023%3A%20aumento%20record%20del%2013,8%25%20rispetto%20all'anno%20precedente&text=Il%20costo%20dell'affitto%20ha,5%20euro%20al%20metro%20quadro.

[2] Celata, A. Romano (2020), Overtourism and online short-term rental platforms in Italian cities : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09669582.2020.1788568

[3] Ministère de l'Université et de la Recherche : -2022 Logement par commune :https://dati-ustat.mur.gov.it/dataset/2022-diritto-allo-studio-universitario-dsu-regionale/resource/c5a3cbd8-c799-4170-998b-05d2f5cca369

[4] ISTAT(2024) Recensement permanent de la population et du logement : https://www.istat.it/statistiche-per-temi/censimenti/popolazione-e-abitazioni/

[5] Institut central des statistiques (2024) Procédures de libération des propriétés résidentielles : https://ucs.interno.gov.it/ucs/contenuti/procedure_di_rilascio_di_immobili_ad_uso_abitativo_int_00004-7734141.htm

[6] Roma TRe (2024) Projet de port fluvial de RecHouse Financé : ﷟HYPERLINK "https://architettura.uniroma3.it/articoli/finanziato-il-progetto-porto-fluviale-rechouse-171245/"https://architettura.uniroma3.it/articoli/finanziato-il-progetto-porto-fluviale-rechouse-171245/

[7] Istat (2023), Stime preliminari povertà assoluta e spese per consumi - Anno 2023 : https://www.istat.it/it/archivio/295348

[8] INPS (2018) Observatoire des revenus de citoyenneté et des pensions : https://www.inps.it/it/it/dati-e-bilanci/osservatori-statistici-e-altre-statistiche/dati-cartacei---rdc.html

[9] INPS (2024) Allocation d'insertion et aide à la formation et au travail : https://www.inps.it/content/dam/inps-site/pdf/dati-analisi-bilanci/osservatori-statistici/osservatorio-adi-sfl/Report_ADI_SFL_2024_07_d.pdf

[10] Ministère de l'économie et des finances (2024) Shopping Card : https://www.mef.gov.it/focus/Carta-Acquisti/

[11] 19° Rapporto CREA https://www.creasanita.it/attivita-scientifiche/rapporto-sanita/

[12] Ces pays sont les suivants : Belgique, France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Portugal.

[13] GIMBE (2023) 6ème rapport GIMBE sur le service national de santé :

https://www.salviamo-ssn.it/attivita/rapporto/6-rapporto-gimbe.it-IT.html

[14] L'EURISPES.IT (2024) La santé en danger, la pénurie de médecins et l'absence de chirurgiens pèsent lourd : https://www.leurispes.it/carenza-di-medici-e-di-chirurghi-la-sanita-e-a-rischio/

[15] Chambre des députés (2024) Dispositions pour la mise en œuvre de l'autonomie différenciée des régions de statut ordinaire conformément à l'article 116, paragraphe 3, de la Constitution : ﷟HYPERLINK "https://documenti.camera.it/apps/commonServices/getDocumento.ashx?sezione=lavori&tipoDoc=testo_pdl_pdf&idlegislatura=19&codice=leg.19.pdl.camera.1665.19PDL0072530 "https://documenti.camera.it/apps/commonServices/getDocumento.ashx?sezione=lavori&tipoDoc=testo_pdl_pdf&idlegislatura=19&codice=leg.19.pdl.camera.1665.19PDL0072530

Espace civique

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Espace civique

Le CIVICUS Monitor classe l'espace civique italien dans la catégorie "étroit", un statut qui est resté inchangé depuis 2018.[1] Cette classification indique que, si les individus et les organisations de la société civile peuvent exercer leurs droits à la liberté d'association, de réunion pacifique et d'expression, ces droits sont souvent violés par le harcèlement, l'arrestation ou l'agression de ceux qui critiquent le pouvoir, ainsi que par l'usage excessif de la force lors des manifestations et par les pressions politiques exercées sur les médias.

Permettre aux organisations de la société civile de disposer d'un espace civil

Le NSG signale que, depuis l'entrée en fonction du gouvernement de Giorgia Meloni en 2022, les principes clés de l'État de droit en Italie sont de plus en plus menacés, notamment la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, la liberté de la presse et l'espace civique.[2] Des inquiétudes ont été exprimées quant à une éventuelle évolution vers ce qui est souvent décrit comme une "démocratie illibérale". Un exemple de cette évolution a été la discussion au Sénat, en mai 2024, d'une éventuelle réforme visant à élire directement le Premier ministre. Cette idée se heurte à une forte opposition, car elle est considérée comme susceptible de saper les institutions démocratiques.[3] Le système pénitentiaire italien est une source de préoccupations liées à l'État de droit et au respect des droits fondamentaux. Il traverse une crise due à une forte surpopulation et à un nombre croissant de détenus, en particulier dans les établissements pour mineurs. La situation pourrait s'aggraver considérablement si un projet de loi est adopté pour faire de l'émeute dans les prisons un crime et établir de nouvelles infractions pour l'occupation de maisons et l'utilisation de barrages routiers lors de manifestations. Ce projet de loi était encore débattu en mai 2024 à la Chambre des députés. S'il devient loi, même la désobéissance non violente à un ordre pourrait conduire à des années de prison, et des milliers de personnes pourraient être condamnées à des peines d'emprisonnement.[4]

L'Italie a perdu cinq places et se retrouve au 46e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières pour l'année 2024, entrant ainsi dans la zone "orange" qui désigne les pays à problèmes.[5] La situation de la liberté de la presse en Italie est critique, avec des attaques contre les journalistes de la part du gouvernement et des politiciens, et la prise de contrôle de la télévision publique (RAI) par des partis gouvernementaux. Les attaques comprennent une augmentation des procès en diffamation contre les médias et les journalistes, qui sont souvent considérés comme des SLAPP (poursuites stratégiques contre la participation publique) - c'est-à-dire un moyen d'intimider et d'étouffer la liberté d'expression. En réponse à ces mesures, les organisations de médias et les défenseurs de la liberté de la presse ont lancé un appel international en avril 2024, et une mission de Media Freedom Response a été organisée, bien que le gouvernement ait refusé de la rencontrer.

Le 24 février 2024, l'Italie a promulgué la loi dite "bâillon", qui interdit la publication des ordonnances de détention provisoire jusqu'à la fin des audiences préliminaires ou des enquêtes, ce qui suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse et à la transparence judiciaire.[6] Le gouvernement a également intensifié ses mesures de répression à l'encontre des défenseurs du climat en adoptant la loi sur les "écovandales", qui prévoit des sanctions sévères pour les dommages causés lors de manifestations en faveur de l'environnement.[7] La police a violemment réprimé les manifestations d'étudiants, en particulier celles en faveur de la Palestine, et les attaques contre les marches d'étudiants à Pise et à Florence ont fait des blessés.[8] Les restrictions à l'expression de la solidarité avec la Palestine ont augmenté, y compris les arrestations pour avoir arboré des drapeaux palestiniens et les interdictions de manifester.[9] Le gouvernement Meloni a également été critiqué pour avoir porté atteinte aux droits des personnes LGBTQI+. L'Italie est mal classée sur la Rainbow Map, et ses lois controversées ont un impact sur l'homoparentalité, comme l'obligation de ne faire figurer que les parents biologiques sur les certificats de naissance.[10] Ces actions ont suscité d'importantes réactions nationales et internationales.

Le gouvernement italien restreint de plus en plus le droit de grève et affaiblit les syndicats. Les grèves de la CGIL, de l'UIL et des syndicats USB en 2023 ont été interdites. [11].[12] La nouvelle réglementation sur la TVA pour les organisations à but non lucratif, qui devait entrer en vigueur en janvier 2025, devait accroître les exigences bureaucratiques sans générer de recettes significatives pour l'État.[13] Le NSG souligne que l'Italie reste l'un des rares pays de l'UE à ne pas disposer d'une institution indépendante de défense des droits de l'homme, malgré les appels répétés de la Commission européenne et les discussions parlementaires en cours.[14] 

[1] CIVICUS (2023), Italie : https://monitor.civicus.org/country/italy/

[2] CIVICUS (2023), Italie : https://monitor.civicus.org/country/italy/

[3] Sénat de la République (2024) Projet de loi du Sénat n° 935 :  https://www.senato.it/leg/19/BGT/Schede/Ddliter/57694.htm

[4] Arci (2024) La démocratie illibérale est déjà là ! https://www.arci.it/dl-sicurezza-illiberale/

[5] RSF (2024) Index : https://rsf.org/en/index

[6] Parlement européen (2024) Question parlementaire - E-000823/2024 : ﷟HYPERLINK "https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2024-000823_IT.html "https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2024-000823_IT.html

[7] Journal officiel (2024) LOI 22 janvier 2024, n. 6 : ﷟HYPERLINK "https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2024/01/24/24G00016/SG "https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2024/01/24/24G00016/SG

[8] Présidence de la République (2024) Mattarella entend le ministre Piantedosi : protéger la liberté d'exprimer sa pensée : ﷟HYPERLINK "https://www.quirinale.it/elementi/107701 "https://www.quirinale.it/elementi/107701

[9] ILGA Europe (2024) Carte arc-en-ciel 2024 : https://rainbowmap.ilga-europe.org/

[10] The Guardian (2023)

Cet article date de plus d'un an

Orphelins de décret : Les parents italiens de même sexe réagissent à la perte de leurs droits : ﷟HYPERLINK "https://www.theguardian.com/world/2023/aug/21/orphaned-by-decree-italy-same-sex-parents-react-losing-rights "https://www.theguardian.com/world/2023/aug/21/orphaned-by-decree-italy-same-sex-parents-react-losing-rights

[11] Ansa (2024) Salvini, grève le 15 décembre mais pas pendant 24 heures : https://www.ansa.it/sito/notizie/economia/2023/12/05/salvini-sciopero-il-15-dicembre-ma-non-per-24-ore_bd9a7f43-e5c6-4ebc-bf65-cbba637561ac.html

[12] Cantiere Terzo Settore (2024) Acli et la réforme du troisième secteur : "Moins de rigidité, plus de clarté et des changements dans la fiscalité" : https://www.cantiereterzosettore.it/interviste/acli-e-riforma-del-terzo-settore-meno-rigidita-maggiore-chiarezza-e-modifiche-alla-fiscalita/

[13] Arci (2024) oppressIVA : https://www.arci.it/oppresiva/

[14] https://commission.europa.eu/document/download/34d9939c-5597-4fbe-95ac-73328d6e0fa2_en?filename=29_1_52611_coun_chap_italy_en.pdf

Transition juste

Note 17

Transition juste

Accès à l’énergie et précarité énergétique

Le rapport 2023 de l'Observatoire italien de la pauvreté énergétique dresse un tableau inquiétant, en particulier pour les régions méridionales. En 2021, près de 2,2 millions de ménages, soit environ 5 millions de personnes, étaient touchés par la pauvreté énergétique. Ces ménages vivaient dans des maisons mal isolées et étaient confrontés à un chauffage inadéquat en hiver, à une climatisation insuffisante en été, à un faible éclairage et à une utilisation limitée des appareils essentiels. Cette situation ne fait pas que peser sur les familles avec des coûts énergétiques élevés, elle a aussi un impact négatif sur leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie en général. L'augmentation des coûts de l'énergie a été substantielle, avec une hausse moyenne de 35% à la fin de 2021 par rapport à 2020, et un pic de 44%. Cette pression financière a été particulièrement sévère pour les ménages avec enfants : 25% des ménages en situation de pauvreté énergétique comprenaient au moins un mineur, ce qui signifie que la pauvreté énergétique a touché environ 950 000 enfants, soit 10% des enfants italiens.[1]

Les mesures prises par le gouvernement comprennent des politiques de protection à court terme, telles que des bons d'électricité et de gaz pour les familles vulnérables, et des politiques à long terme visant à améliorer l'efficacité énergétique des logements et à sensibiliser la population à l'utilisation de l'énergie. Les mesures fiscales ont consisté à réduire, puis à supprimer les frais généraux sur les factures d'électricité et de gaz, à abaisser le taux de TVA sur le gaz, à réduire les droits d'accise sur les carburants et à verser des paiements uniques aux personnes à faibles revenus. En outre, les "primes sociales" ont été augmentées pour aider les ménages les plus vulnérables à gérer leur consommation d'énergie.[2] Mais aucune de ces différentes mesures n'a permis d'inverser la tendance et d'enrayer l'augmentation du nombre de ménages en situation de pauvreté énergétique. La mise en place d'un soutien public fort est soulignée par le NSG comme une stratégie potentiellement plus efficace pour s'attaquer à ce problème.

[1] Rapport annuel de l'OIPE (2023) : https://oipeosservatorio.it/wp-content/uploads/2024/03/rapporto_2023_ENG.pdf

[2] ARERA (2024) Prime sociale pour difficultés économiques : https://www.arera.it/consumatori/bonus-sociale/bonus-sociale-per-disagio-economico

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