France

Aperçu de l'Observateur des droits sociaux

Note 44

Aperçu de l'Observateur des droits sociaux

The National Strategy Group (NSG), led by La Ligue de l'Enseignement, reported problems relating to the energy and cost-of-living crises brought about by Russia’s full-scale invasion of Ukraine. Sharp rises in poverty, especially energy poverty, have not been adequately addressed by the French government, with measures being either insufficient or poorly targeted. There have been both positive developments in labour rights and employment, such as the strengthening of the Labour Code’s provisions on sexual harassment at work, and negative, most notably the tightening of access to unemployment benefits. The NSG also noted the continued trend of securitisation with regards both to migration and civil society, in particular the stifling of freedom of association.

Égalité des chances et accès au marché du travail

Note 43

Égalité des chances et accès au marché du travail

Inclusion des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés

Le NSG a rapporté que l'approche du gouvernement français en matière de migration a continué à se durcir, avec une attention toujours plus grande portée à la sécurité et une marginalisation des préoccupations humanitaires. Les OSC françaises ont mis en garde contre une nouvelle détérioration de l’accès à l’asile en 2022 suite à la loi Asile et Immigration de 2018. En novembre 2022, le ministère de l'Intérieur a publié une circulaire aux préfets pour renforcer l'obligation de quitter la France (OQTF). Cette circulaire réclamait le renforcement des dispositifs de rétention, introduisait l'obligation de quitter le territoire français pour tous les étrangers en situation irrégulière, suspendait les droits et prestations sociales des personnes concernées par une procédure OQTF en cours et encourageait le recours aux interdictions de retour. Les nouvelles règles exigent également que les autorités vérifient la situation juridique et administrative des personnes hébergées dans les refuges d'urgence.[1] Le NSG a critiqué ces mesures comme une radicalisation des pratiques répressives et a noté que l'utilisation aveugle des OQTF sans examiner les situations individuelles est contraire au principe de l'État de droit et aux droits humains fondamentaux. Les nouvelles règles renforcent la situation déjà précaire de nombreuses personnes soumises aux procédures OQTF en supprimant totalement tout accès au travail et au logement légaux. Le NSG a indiqué que ces changements étaient exacerbés par la grave insuffisance des installations d'accueil pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, due à la fois au manque de mesures étatiques et aux obstructions des autorités à l'action de la société civile. Par exemple, les autorités de Calais ont refusé de permettre aux demandeurs d’asile d’accéder à la distribution de repas, aux installations sanitaires et à d’autres services. Le navire humanitaire Ocean-Viking, qui avait sauvé 230 migrants en Méditerranée, n'a été autorisé à accoster qu'à la base navale de Toulon – une zone militaire dans laquelle les autorités étaient soumises à moins d'obligations légales, leur permettant de détenir des personnes pendant plusieurs jours dans des conditions précaires. conditions sans motif. Enfin, un nouveau projet de loi Asile et Immigration est actuellement en discussion au Parlement français depuis octobre 2023, après avoir été déposé en février de la même année. Les OSC se sont plaintes du manque de consultation et d'engagement avec la société civile pendant le processus d'élaboration de la législation.[2]

Éducation, formation et apprentissage tout au long de la vie

La transformation des lycées professionnels a débuté en 2018 et s'est poursuivie en 2022. Environ 650 000 élèves sont inscrits dans les écoles, qui proposent des formations en entreprise, ainsi qu'un enseignement généraliste. En 2022, le gouvernement a réformé ces écoles, réduisant la proportion de cours généraux et augmentant le nombre d’heures de formation en entreprise. La justification de cette réforme était centrée sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes. Cependant, les OSC ont sévèrement critiqué ces changements, soulignant que de nombreux jeunes sont contraints de s'inscrire dans des lycées professionnels parce qu'ils rencontrent des difficultés scolaires. Une réduction des cours d'enseignement général réduit l'accès futur de ces élèves à l'éducation supérieure et permanente, essentielle pour s'adapter aux changements de compétences requis par le marché du travail moderne et une société en évolution. Les OSC s’attendent à ce que cette réforme accroisse les inégalités déjà importantes en matière de résultats éducatifs pour les jeunes.[3]

Bonne pratique : Coopération entre l'école Léon Tolstoï du Mans et la Ligue de l'enseignement

L'école Léon Tolstoï, située au Mans, a intégré la section locale de la Ligue de l'enseignement dans son conseil d'administration, donnant lieu à une relation efficace et productive. La Ligue a aidé l'école à mettre en place plusieurs dispositifs, comme un club de devoirs périscolaires pour aider les élèves à terminer leurs devoirs. La Ligue a également organisé des actions de formation à destination des bénévoles, des enseignants et des assistants pédagogiques. Enfin, la Ligue a encouragé l'école à adopter une « mesure d'autonomisation », qui permet aux élèves de remplacer une sanction telle qu'une punition ou une exclusion par du temps consacré au bénévolat auprès d'une association. La collaboration et le soutien du CSO ont permis à l'école d'explorer et d'expérimenter différentes méthodes didactiques.[4]

Chômage chez les jeunes

En 2022, le chômage des jeunes est tombé à 11,6%, soit 0,7 point de pourcentage en dessous de son niveau d'avant Covid (2019). Cela représente la poursuite de la tendance post-2015 d’augmentation de l’emploi et de diminution du chômage parmi les jeunes Français, qui n’a été interrompue que par la pandémie de Covid-19.[5] En mars 2022, le gouvernement français a annoncé la création du Contrat d'Engagement Jeunes (YCC), un contrat destiné aux personnes âgées de 19 à 25 ans non scolarisées, sans emploi ou sans formation et rencontrant des difficultés à trouver un emploi. Le YCC propose à ces jeunes un accompagnement individuel et intensif dans leur recherche d'emploi. Le gouvernement a également alloué 10 millions d'euros pour relier le YCC au Service Civique national, notamment en ce qui concerne la formation et le tutorat pendant la durée du Service.[6] Cependant, le NSG a exprimé ses inquiétudes concernant ce lien. Les OSC impliquées dans la mise en œuvre du service civique pourraient ne pas avoir les capacités nécessaires pour agir en tant que service de l'emploi, et celui-ci pourrait donc perdre son objectif en tant qu'expérience d'engagement civique pour les jeunes, a déclaré le NSG. En outre, le NSG a noté que le service civique est principalement exercé par des jeunes déjà impliqués dans une sorte de programme d'insertion professionnelle, ce qui signifie qu'ils ne sont pas la cible prévue du YCC. Enfin, le NSG a évoqué la diffusion des meilleures pratiques en matière d’inclusion des jeunes sur le marché du travail dans le cadre du YCC, qui a permis aux acteurs du domaine d’apprendre les uns des autres avec succès.

Les contrats d'apprentissage sont une autre politique active du marché du travail destinée aux jeunes. Environ 37 000 contrats d'apprentissage ont été signés en 2022, soit 14% de plus qu'en 2021.[7] Cette augmentation est en grande partie due au Plan d'investissement dans les compétences, qui a permis un meilleur accès à ces contrats, ainsi que de meilleures mesures de ciblage et d'inclusion.[8] Le NSG a toutefois exprimé ses inquiétudes quant à la libéralisation de l'apprentissage, qui a permis à des acteurs non spécialisés de devenir des centres de formation d'apprentis. Cela signifie que l’apprentissage ne garantit plus une formation de haute qualité.

[1] Ministère de l'Intérieur (2022), Lettre circulaire relative au renforcement de l'obligation de quitter la France : http://www.gisti.org/IMG/pdf/circ_2022-11-17.pdf

[2] VoxPublic (2022), Une vingtaine de groupes et associations ont manifesté devant l'Assemblée nationale contre le projet de loi sur l'asile et l'immigration : https://www.voxpublic.org/Une-vingtaine-de-collectifs-et-d-associations-devant-l-Assemblee-nationale-pour.html?lang=fr

[3] SUD éducation (2022), L'intersyndicale CGT, FSU, UNSA, SNALC, SUD Éducation, CNT mobilisée à tous les niveaux contre le projet de réforme des lycées professionnels – Communiqué : https://www.sudeducation.org/communiques/lintersyndicale-cgt-fsu-unsa-snalc-sud-education-cnt-mobilisee-a-tous-les-niveaux-contre-le-projet-de-reforme-des-lycees-pros/

[4] La Ligue de l'Enseignement (2023), La Ligue 72 et l'école Léon Tolstoï, un partenariat « riche et naturel » : https://www.laligue.media/article/entre-la-ligue-72-et-le-college-leon-tolstoi-un-partenariat-riche-et-naturel

[5] Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (2023), Après un pic dû à la pandémie, le pourcentage de NEET a commencé à baisser : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6686184

[6] Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Intégration économique (2022), Contrat d'engagement jeunesse : https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/mesures-jeunes/contrat-engagement-jeune/

[7] Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Intégration économique (2023), Les données sur l'apprentissage en 2022 : https://www.alternance.emploi.gouv.fr/actualites/les-chiffres-de-lapprentissage-en-2022

[8] Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Intégration économique (2022), Meilleures pratiques du Plan d'investissement dans les compétences : https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/pic/article/les-meilleures-pratiques-du-pic-guides-de-capitalisation

Conditions de travail équitables

Note 39

Conditions de travail équitables

La nouvelle mesure de santé au travail, adoptée mi-2021, est entrée en vigueur en mars 2022. Elle a notamment modifié les dispositions du Code du travail sur le harcèlement sexuel pour les rendre conformes à la définition prévue par le Code pénal. Cela signifie que des propos ou des comportements sexistes peuvent désormais constituer du harcèlement sexuel sur le lieu de travail, si ces propos ou comportements sont coordonnés ou répétés. Les amendements ont également renforcé la prévention en matière de santé au travail en rendant les employeurs plus responsables, en garantissant que les comités d'entreprise sont activement impliqués dans la prévention des risques et en élargissant le mandat des services de santé au travail obligatoires.[1]

Une évolution moins positive a été l’adoption de la loi « Marché du travail » en novembre 2022, première étape d’une réforme de l’assurance chômage et d’autres programmes d’emploi qui a pour objectif d’atteindre le plein emploi d’ici 2027. Cette réforme, largement critiquée par Les syndicats renforcent l’accès à l’assurance chômage en ajustant les allocations de chômage en fonction de l’état du marché du travail, par exemple en les réduisant si le chômage diminue. Si une personne quitte son emploi ou refuse un contrat à durée indéterminée, ses prestations prennent fin.[2] Les OSC ont dénoncé le postulat erroné qui sous-tend ces réformes, selon lequel les chômeurs refuseraient de travailler pour bénéficier de l'assurance chômage. Seuls 38% des bénéficiaires de l'assurance chômage perçoivent plus de 960 euros par mois, un chiffre juste en dessous du seuil de pauvreté. La moitié reçoit moins de 34 € par jour. Selon les données du Service National de l'Emploi, seuls 10% des bénéficiaires sont sanctionnés pour non-recherche active d'emploi.[3] La réforme introduit également le service de Validation des Acquis de l'Expérience, qui accompagne les personnes souhaitant valider leurs acquis en vue d'obtenir des certifications professionnelles. Cependant, la mise en œuvre de ce service a été critiquée pour le manque de consultation des partenaires sociaux. Enfin, les syndicats ont exprimé leurs inquiétudes quant à la création par la réforme d'un nouveau mode de rupture des contrats de travail à l'initiative de l'employeur.[4]

[1] Gouvernement français (2022), Santé et sécurité au travail – Ce qui change : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15606?lang=en  

[2] Légifrance (2022), Loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046771781

[3] ATD Quart Monde (2022), Assurance chômage : pour ATD Quart Monde, il faut repenser l'emploi sans stigmatiser les chômeurs : https://www.atd-quartmonde.fr/communiques-de-presse/assurance-chomage-pour-atd-quart-monde-il-faut-repenser-lemploi-sans-stigmatiser-les-chomeurs/ 

[4] CFDT (2023), Assurance chômage : Les règles vont devenir (encore) plus sévères : https://www.cfdt.fr/portail/vos-droits/depart-de-l-entreprise/actualite/depart-de-l-entreprise/assurance-chomage-les-regles-vont-encore-se-durcir-srv2_1271481

Inclusion et protection sociales

Note 17

Inclusion et protection sociales

Éradication de la pauvreté

La crise du coût de la vie en 2022 a touché une part importante des Français. Selon un sondage Ipsos/Secours Populaire sur la pauvreté et la précarité réalisé en 2022, 37% des personnes interrogées ont déclaré avoir du mal à se permettre de manger des fruits et légumes frais chaque jour, soit une augmentation de 5 points de pourcentage par rapport à 2021. augmentation annuelle du nombre de personnes se rendant dans les libre-services solidaires pour recevoir une aide alimentaire. Les étudiants et les jeunes font partie des groupes les plus touchés par la hausse des prix. La hausse des prix des transports et de l'énergie a également gravement affecté le niveau de vie des Français. Sans surprise, ce sont les ménages situés à l’extrémité inférieure de l’échelle des revenus qui ont été les plus touchés. Les deux tiers des ménages gagnant moins de 1 200 € par mois ont déclaré avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses essentielles, 671 TP3T ont été particulièrement touchés par la hausse des coûts de transport, 651 TP3T par les coûts de l'énergie et 651 TP3T par les prix des produits alimentaires.[1]

L'évaluation 2022 de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, adoptée en 2018, a révélé que sur les 35 mesures incluses dans la Stratégie, seules quatre ont été adoptées jusqu'à présent. Il s'agit de la revalorisation de l'allocation d'activité, de la mise en place d'une complémentaire santé (CSS), du renouvellement de la CSS pour les bénéficiaires du revenu minimum et de l'apport de conseils en matière d'éducation financière.[2] Les OSC ont souligné que cette mise en œuvre déjà décevante de la Stratégie est entreprise à un moment où les subventions au logement, les contrats de travail subventionnés et le financement du logement social sont tous réduits. Ils ont également vivement critiqué la stratégie parce qu'elle repose explicitement sur la réduction de l'aide sociale. L'échec de la stratégie a été mis en évidence par l'introduction par le gouvernement du « Pacte de solidarité » en 2022 pour faire face aux effets sociaux de l'inflation. Cela comprenait une augmentation des prestations de solidarité de 4%, un plafonnement des augmentations de loyer à 3,5% et une augmentation des subventions au logement de 3,5%, bien en dessous du taux d'inflation.[3]

[1] Ipsos (2022), Baromètre de la pauvreté Ipsos/ Secours Populaire : https://www.ipsos.com/fr-fr/barometre-de-la-pauvrete-ipsos-secours-populaire-57-des-francais-disent-avoir-deja-vecu-une

[2] France Stratégie (2022), Évaluation de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté 2022 : https://www.strategie.gouv.fr/publications/evaluation-de-strategie-nationale-de-prevention-de-lutte-contre-pauvrete-rapport-2022 

[3] Ministère des solidarités et des familles (2022), Le Pacte de solidarité : lutter contre la pauvreté à ses racines : https://solidarites.gouv.fr/de-la-strategie-pauvrete-au-pacte-des-solidarites

Espace civique

Note 39

Espace civique

Liberté d'association

Le NSG a signalé l’effet dissuasif sur la liberté d’association des soi-disant « Contrats d’engagement républicain » (CER), introduits en 2021 dans le cadre de la « Loi sur le séparatisme ». La loi exige que toutes les associations et fondations signent un CER avant de recevoir une quelconque subvention publique ou de collaborer avec un établissement public. Le CER oblige les associations à être politiquement neutres et à respecter les « valeurs républicaines ». Le CER a été vivement critiqué par les OSC comme étant trop vague et ouvert aux abus. Certaines collectivités locales, comme la préfecture de la Vienne, ont utilisé le CER pour retirer les subventions aux associations afin de restreindre la société civile.[1] Ces inquiétudes sont également partagées par l'Observatoire de la liberté d'association, qui a publié en février 2022 un rapport sur les dangers pour la liberté d'association que représente la « lutte du gouvernement français contre les communautarismes et les séparatismes », notamment à l'égard de la communauté musulmane. Le rapport constate une « absence systématique de motifs juridiques ou factuels pour les sanctions examinées, allant de l'interdiction d'accès aux équipements publics au retrait des subventions, voire à la dissolution ».[2] La CER et la loi sur le séparatisme présentent donc un risque sérieux de contrôle de l’État sur la société civile à travers l’instrumentalisation politique des « valeurs républicaines ». Il n’est donc pas surprenant que le moniteur CIVICUS de l’espace civique définisse l’espace civique en France comme étant restreint.[3]

[1] La Ligue de l'Enseignement (2022), L'engagement républicain se contracte un an après : les risques pour la liberté syndicale se confirment : https://laicite.laligue.org/wp-content/uploads/2022/12/CER_nov2022.pdf

[2] Observatoire de la liberté d'association (2022), « Une nouvelle chasse aux sorcières » contre les associations : L'enquête de l'Observatoire de la liberté d'association : https://www.lacoalition.fr/Une-nouvelle-chasse-aux-sorcieres-contre-les-associations-l-enquete-de-l

[3] CIVICUS (2023), Moniteur - France : https://monitor.civicus.org/country/france/

Transition juste

Note 71

Transition juste

Précarité énergétique

L'Observatoire national de la précarité énergétique estime qu'un foyer français sur cinq est concerné par la précarité énergétique, ce qui signifie que 12 millions de personnes vivent dans des logements mal isolés et/ou n'ont pas les moyens de les chauffer en hiver.[1] Comme dans d’autres pays, le gouvernement français a mis en place plusieurs mesures pour tenter d’atténuer la hausse des prix de l’énergie. En janvier 2022 est entré en vigueur le programme « MaPrimeRénov » qui finance à hauteur de 35% à 50% le coût d'une rénovation globale pour réaliser des économies d'énergie d'au moins 35% pour les ménages aux revenus modestes et très modestes. Cela peut être combiné avec d'autres mesures déjà existantes qui encouragent les rénovations économes en énergie, telles que les certificats d'économie d'énergie (CEE) et le Coup de Pouce Chauffage.[2] Cependant, le NSG a critiqué l'efficacité de ces régimes, soulignant qu'ils ne couvrent qu'un maximum de 50% des coûts. Cela signifie que les ménages vulnérables, qui sont déjà frappés par de fortes réductions de leurs revenus disponibles, doivent fournir eux-mêmes les fonds restants. Beaucoup ne sont donc pas en mesure d’entamer les travaux de rénovation nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement. Les locataires des logements privés sont totalement délaissés et à la merci des décisions de leurs propriétaires de rénover ou non. Les biens locatifs mal isolés ne seront véritablement pris en compte que lorsque l'obligation de les rénover entrera en vigueur en 2024. De plus, les Chèques Énergie prévus par le gouvernement pour compenser la hausse des prix de l'énergie sont totalement insuffisants. Le montant maximum par an était de 250 €, bien en deçà de la hausse annuelle des coûts de l'énergie.[3] Une évolution plus positive a été la décision prise en avril 2022 par le fournisseur d'énergie EDF, qui appartient à 99.98% à l'État français, de ne plus couper complètement l'approvisionnement en énergie des ménages ayant des factures impayées. Au lieu de cela, il fournit une limite de puissance de 1 kW pour permettre les utilisations essentielles de l’électricité telles que le fonctionnement des équipements de cuisine et l’éclairage.[4]

[1] Observatoire national de la précarité énergétique (2023), Tableau de bord de la précarité énergétique 2022 : https://onpe.org/tableau_de_bord/tableau_de_bord_de_la_precarite_energetique_2022_edition_mars_2023 

[2] Ministère de la Transition écologique (2023), Coup de pouce « Chauffage » : https://www.ecologie.gouv.fr/coup-pouce-chauffage 

[3] Agence pour la transition écologique (2023), Précarité énergétique suivie par l'Observatoire national de la précarité énergétique avec l'Agence : https://expertises.ademe.fr/batiment/quoi-parle-t/precarite-energetique-suivie-lonpe-sein-lademe

[4] EDF (2021), EDF n'exigera plus la coupure d'électricité des clients individuels : https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/journalistes/tous-les-communiques-de-presse/edf-ne-demandera-plus-la-coupure-d-electricite-pour-ses-clients-particuliers

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